BILLET 3 : Le stress ! – VOLET 1 : Les enfants / les élèves
VOLET 1 : Les enfants / les élèves
Parce que les enfants et les étudiants passent la plupart de leur temps à l’école, cette dernière génère souvent ce que l’on qualifie de stress, d’anxiété voire même, parfois, des formes d’angoisse.
Si dans certain cas, le stress est un moteur qui permet d’aller au-delà de ses limites, de se dépasser dans l’apprentissage, cela n’est sûrement l’exemple le plus récurrent.
Les adultes – parents et enseignants – ont parfois du mal à considérer les impacts que peut avoir ce « stress » sur leurs élèves et enfants ; il n’est pas rare d’entendre que cela est dénué de sens, trop minime pour avoir un quelconque impact sous prétexte qu’ils sont justement « trop jeunes ».
Pourtant, la réalité incite à penser différemment : peur de l’échec, angoisse de la rentrée, stress du lundi, les exemples sont nombreux et parasitent la vie scolaire et extra-scolaire de la plupart d’entre eux.
Quels symptômes ? Comment se manifeste le stress chez nos enfants ?
- Irritabilité : à l’école et à la maison. Ce qui rend la tâche difficile de rentrer en communication avec eux.
- Problème de communication : avec les enseignants, les parents et parfois même avec des condisciples.
- Insomnie : peur du lendemain. C’est souvent seul dans le lit que l’enfant réfléchit à ce qu’il a vécu et à ce qu’il vivra ; c’est à ce moment que culminent souvent les angoisses accumulées et à venir.
- Perte d’appétit : en décrochage plus ou moins marqué avec le monde qui l’entoure, l’enfant ne perçoit plus l’utilité de se nourrir. La perte d’envie encourage la perte d’appétit.
- Problèmes de santé : maux de tête, maux de ventre, … voici quelques problèmes de santé qui peuvent, à la longue, avoir des conséquences notables. Et encore, cela peut être parfois plus grave…
- Perte de confiance en soi : « je ne suis pas capable » est la pensée la plus dévastatrice. Lorsqu’il est confronté aux condisciples qui arrivent à mieux gérer le stress ou les apprentissages, l’enfant s’enfonce de lui-même un peu plus dans ce cercle vicieux.
- Problème de comportement : agressivité, délinquance, … le seul moyen imaginé par l’enfant ou l’élève est de sortir de la bienséance, du cadre et des règles. Il crée sa propre réalité ou considère ce moyen – parfois sans le savoir – pour renouer avec la réalité (toucher les extrêmes pour se sentir « soi-même »).
- Retour à des comportements primaires ou enfantins : énurésie nocturne (« pipi » au lit) ou de manière intempestive, par exemple. Cela exprimant une angoisse qui peut être liée à la vie scolaire et au stress engendré par celle-ci.
- Etc.
Quelles sont les causes ? Qu’est-ce qui engendrent ces symptômes ?
- La stigmatisation de l’échec : vu comme une fatalité, il casse et détruit l’enfant qui est considéré comme un bon à rien, n’ayant pas travaillé et n’ayant fait aucun effort.
- La surcharge de travail : bien que cela nous semble déjà loin, la charge de travail d’un enfant ou élève est grande. Il doit sans cesse jongler avec les différentes matières et tout emmagasiner le plus rapidement possible et de manière efficace.
- Les conditions de travail : trop de brouhahas et trop de chahuteurs encouragent un décrochage des condisciples, source de stress. Sans oublier les problèmes personnels et ceux liées à la vie d’ados qui perturbent la vie scolaire.
- L’adaptation continuelle : s’il doit jongler avec les matières, il doit aussi le faire – dans certains cas – avec les professeurs, leurs habitudes et leurs manières de fonctionner.
- La non considération de leurs « points forts » : trop souvent, certaines capacités utiles pour le présent et l’avenir sont laissées de côté car non maîtrisées ou non considérées par les enseignants. L’informatique s’installant de manière exponentielle dans notre société, il constitue un exemple parmi tant d’autres de compétences à mettre en lumière.
- Les attentes des enseignants et des parents : l’enfant est en permanence confronté à ces attentes de la part des adultes. Des attentes trop grandes – même si le but est positif – engendrent parfois une dévalorisation de l’enfant qui ne se sent pas à même de répondre de manière adéquate à celles-ci. » Bref, sois performant ! ».
- La non-considération des enseignants et parents : si des attentes trop grandes sont parfois dévastatrices, l’inverse se vérifie également. « De toute manière, tu n’y arriveras », « Tu n’es pas capable de… », « cet élève est nul ! », etc.
- Les discours contradictoires : des professeurs (pas de trame cohérente due aux approches différentes ou aux programmes scolaires modifiés) et des parents/professeurs (« Je m’en fiche de ce que ton prof a dit, c’est comme ça, à point c’est tout ! »).
- La primauté de la théorie sur la pratique : d’un point de vue scolaire (étudier par cœur sans comprendre, sans ou avec peu d’approches pratiques) et d’un point de vue du système scolaire (surconsidération des universités et dévalorisation des études techniques et professionnelles).
- Harcèlement de la part de condisciples : l’école, ce n’est pas qu’apprendre, c’est également vivre dans une société avec d’autres enfants ou étudiants. Ainsi, comme dans toutes microsociétés, les cas de harcèlements existent et créent un climat de stress parfois intense.
- Etc.
Source : http://www.ecole-coaching-marseille.fr/
Que faire pour lutter contre cela ? Quelles démarches adopter ?
1. Reconnaître de la part des enseignants et des parents que le stress n’est pas un facteur minime de décrochage et de dévalorisation mais un réel problème à considérer comme tel. Cela semble la condition sine qua non pour adopter une démarche constructive.
2. L’échec n’est pas une fatalité ! Trop souvent, il n’est perçu que de manière négative sans considérer les progrès ou la marge de manœuvre sur laquelle ouvre celui-ci. « Personne n’est parfait » : si l’échec n’est pas une fatalité, il n’est pas non plus une fin en soi. Une dédramatisation ne signifie pas que l’échec n’est pas à considérer. Ne dit-on pas qu’on apprend de ses erreurs
3. Un climat de travail serein, et c’est déjà gagné ! Pour arriver à cette harmonie, de multiples choses devraient être mises en place : un respect de la part des parents, enseignants et enfants est la première condition. Si cela est souvent difficile à instaurer, gardez à l’esprit que rien n’est impossible et que rien ne sera forcément facile. Le respect va dans les deux sens !
Pour les enseignants : apprenez à connaître votre/vos classe/s. Essayez de percevoir les points forts de chaque élève pour placer chacun en bonne condition de « travail » ; ils ont besoin de considération ! Privilégiez des méthodes adaptées à vos élèves (trop de textes, tue le texte ! Il y a de multiples façons d’aborder un sujet). Être à l’écoute des problèmes personnels des enfants ou élèves ne signifie pas devenir psychologue mais simplement faire preuve de pédagogie.
Pour les parents : tentez de comprendre le fonctionnement des professeurs et leurs approches. Si vous souhaitez vous investir à la maison, n’hésitez pas à demander aux enseignants les démarches à adopter pour ne pas contrer ce qui est en place dans le cadre scolaire. Un rendez-vous est l’occasion de partager vos points de vue et d’adopter une démarche constructive tant à l’école qu’à la maison. Quand cela est possible, ne soyez pas davantage stressés que vos enfants : ils le ressentent et cela a des impacts.
4. Communiquez ! Que vous soyez parent ou professeur, la phase de communication est essentielle. Intéressez-vous à eux et sortez un peu de votre rôle de parent ou d’enseignant. Valorisez certaines habilités, compétences ou domaines de prédilection. Chacun est un véritable petit génie dans un domaine (informatique, jeux vidéo, mode, dessin, etc.) ! Si si, je vous l’assure… C’est ainsi que grandira la confiance qu’ils peuvent avoir en eux, en vous et en l’école…
5. Bien gérer son temps : réaliser un planning de « travail », que ce soit à l’école ou à la maison, permet d’avoir une idée globale de ce qu’il y a à faire et de se fixer des priorités. Si cela semble un peu « bateau », une gestion adéquate du temps est pourtant capitale. Une bonne organisation permettrait sans doute de réduire une partie significative du stress survenant face à l’inconnu et aux nombreuses tâches à effectuer.
6. Certaines méthodes adoptées en classe ou chez soi diminueraient significativement le stress : yoga, méditation, voyages imaginaires, jeux de respiration, … sont quelques petites astuces à tester. Le sport est aussi, pour beaucoup, un moyen d’extérioriser et de diminuer significativement le stress de la vie de tous les jours. Allez, on s’y met !
Ces listes ne sont pas exhaustives.
Qu’en pensez-vous ? Observez-vous le stress de vos enfants et de vos élèves ? Comment se marque-t-il ? Quelles sont vos astuces pour y remédier ?
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